De l'action et du suspens
Condensé d’un film, l'affiche traduit graphiquement les codes d'un genre cinématographique. Certains d’entre eux – le film d'action, d'aventure ou encore de guerre – sont reconnaissables à l'affiche grâce à des compositions qui privilégient l'action aux portraits. André Azaïs choisit parfois de jouer sur les éléments secondaires des affiches originales. Ainsi pour Blonde défie FBI, se focalise-t-il non pas sur les portraits souriants des acteurs qui figurent au premier plan, mais sur le deuxième plan : une porte entrouverte, une main
au pistolet et la peur de la Blonde au téléphone... Le tour est joué : tension et suspense dominent sur la façade du cinéma.
La conversion de photographies en dessins permet d’animer l’image fixe. Il devient possible de dessiner un coup de feu et sa trajectoire, comme dans Ipcress, danger immédiat. Et inscrire les sujets ou les titres dans des formes qui suggèrent l'explosion (dans Ipcress ou Les Daleks envahissent la terre) ou le giclement du sang (L'Assassin frappe à l'aube).
Les armes à feu sont également un élément récurrent. Des armes qui tirent, des armes qui visent. Ainsi, dans Bandits à Milan, Azaïs place-t-il au centre de sa composition un grand pistolet pointé par le personnage dans une pose statique mais chargée de tension.
En exploitant le format particulier de l'affiche de façade, Azaïs crée des compositions en mouvement. Les personnages en fuite, l'avion en vol et le titre aux contours frisés dans l'affiche de Typhon sur Hambourg sont organisés selon une trajectoire
qui accentue le mouvement de « typhon » de l'ensemble.
Des solutions graphiques simples, des dispositions en diagonale, des titres au lettrage en perspective, penché ou arqué, suffisent à rendre dynamiques des images fixes, prémices de celles qui animeront l'écran.